27 janvier : journée de la
mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité
Cette date rappelle la libération
du camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne presque par hasard par des troupes
soviétiques : 7000 survivants, des cadavres partout, dans les charniers et
dans les mémoires. Des images terribles que le général Eisenhower incite à montrer
au public.
Auschwitz, c’est aussi le camp où
mourut l’oncle maternel de Robert Badinter, avocat et ancien ministre de la
justice principalement connu pour avoir voté la loi sur l’abolition de la peine
de mort en France en 1981. Le père de Robert Badinter est mort à Sobibor, après
avoir été arrêté à Lyon en 1943.
Dans le livre « Idiss »
(Fayard, 2018), ce fils d’immigrés juifs brosse le portrait de sa grand-mère,
Idiss, née en Bessarabie, une région alors occupée par l’empire russe (au nord
de la Mer noire, aujourd’hui partagée entre l’Ukraine et la Moldavie). L’antisémitisme y est virulent, les pogroms se
multiplient en ce début du 20ème siècle. C’est ce qui pousse Idiss et sa
famille à s’installer à Paris. En effet, depuis la Révolution de 1789, la France a accordé le droit aux Juifs d’acquérir la pleine citoyenneté française. L’antisémitisme
n’est pas absent (l’affaire Dreyfus a suscité bien des passions) mais la loi
les protège : pour cette population discriminée, un coin de paradis sur
terre.
Même si le livre ne se prétend
par une biographie, ni une étude sur la condition des immigrés juifs en France,
le destin d’Idiss nous transporte du Yiddishland aux quartiers populaires de
Paris (le Marais principalement) et, après l’ascension sociale de la famille,
dans les beaux quartiers de la capitale jusqu’aux heures sombres de la deuxième
guerre mondiale : Idiss mourra dans l’ignorance des nouvelles lois contre
son peuple, devinant peut-être.
Un témoignage émouvant, une très
belle déclaration d’amour dont nous recommandons la lecture à vos élèves du
lycée (dernières années).
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