lundi 27 janvier 2020


27 janvier : journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité

Cette date rappelle la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne presque par hasard par des troupes soviétiques : 7000 survivants, des cadavres partout, dans les charniers et dans les mémoires. Des images terribles que le général Eisenhower incite à montrer au public.

Auschwitz, c’est aussi le camp où mourut l’oncle maternel de Robert Badinter, avocat et ancien ministre de la justice principalement connu pour avoir voté la loi sur l’abolition de la peine de mort en France en 1981. Le père de Robert Badinter est mort à Sobibor, après avoir été arrêté à Lyon en 1943.


Dans le livre « Idiss » (Fayard, 2018), ce fils d’immigrés juifs brosse le portrait de sa grand-mère, Idiss, née en Bessarabie, une région alors occupée par l’empire russe (au nord de la Mer noire, aujourd’hui partagée entre l’Ukraine et la Moldavie).  L’antisémitisme y est virulent, les pogroms se multiplient en ce début du 20ème siècle. C’est ce qui pousse Idiss et sa famille à s’installer à Paris. En effet, depuis la Révolution de 1789, la France a accordé le droit aux Juifs d’acquérir la pleine citoyenneté française. L’antisémitisme n’est pas absent (l’affaire Dreyfus a suscité bien des passions) mais la loi les protège : pour cette population discriminée, un coin de paradis sur terre.

Même si le livre ne se prétend par une biographie, ni une étude sur la condition des immigrés juifs en France, le destin d’Idiss nous transporte du Yiddishland aux quartiers populaires de Paris (le Marais principalement) et, après l’ascension sociale de la famille, dans les beaux quartiers de la capitale jusqu’aux heures sombres de la deuxième guerre mondiale : Idiss mourra dans l’ignorance des nouvelles lois contre son peuple, devinant peut-être.
Un témoignage émouvant, une très belle déclaration d’amour dont nous recommandons la lecture à vos élèves du lycée (dernières années).




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